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Stalk me on the internet

Archive: Social Media

Article publié sur le site cominmag.ch – rubrique com.stratégique (mars 2010)

“La publicité fonctionne mieux quand elle ne dit pas aux gens quoi penser, mais leur permet de se faire leur propre opinion sur son sens”. En 1998, lorsque Jon Steel, Planning Director chez WPP, rédige ces mots, les médias sociaux n’existent pas, le téléphone mobile n’est qu’un talkie-walkie et le gif animé fait fureur sur Internet. En douze ans, les technologies et médias émergents ont révolutionné l’aire de jeu des communicateurs.

La technologie présente dans la vie quotidienne donne désormais accès au monde d’une manière complètement nouvelle. Les points de contact multiples créent des interactions sur un modèle organique. Tout est connecté. Va plus vite. Le broadcasting personnel démocratisé (blog, Facebook, Twitter, YouTube, Foursquare…) remet en question la distribution des rôles et du pouvoir. Le public n’est plus passif. Il veut son droit de parole. Dans cette polyphonie virtuelle, seules les marques capables de diffuser de la valeur peuvent pénétrer les marchés.

Observer la société à travers les médias émergents, c’est constater qu’ils miment notre fonctionnement cognitif et social et ne sont qu’un prolongement de l’individu. Ce qui nous rend sociaux, ce sont les histoires que nous racontons, les expériences que nous partageons et relayons, comme dans l’Agora de la Grèce antique. Un exemple parmi tant d’autres. L’engouement pour les médias sociaux nous rappelle que le consommateur est une personne complexe et émotionnelle, qui privilégie la relation aux choses (marques, produits, publicité) plus que les choses elles-mêmes.

Des marques telles que Pepsi avec Refresh Project lors du dernier Super Bowl ou G-Star Raw pour la NY Fashion Week trouvent là un nouvel angle d’attaque. Coca-Cola renonce aux sites promotionnels pour aller là où se trouvent déjà ses consommateurs : les espaces sociaux. Et Procter & Gamble annonce sa volonté de renforcer la présence de ses marques sur Facebook. La nouvelle valeur est dans le contexte où il faut savoir augmenter l’engagement du public.

Ce gold rush suscite les convoitises. Les plans de monétisation de ces nouveaux business models font rêver. Les marques réclament l’intégration de médias sociaux dans leur branding. Beaucoup de choses vont encore changer, mais tout le monde semble oublier une chose. Dans le domaine des médias émergents, la source de transformation passe inévitablement par l’utilisateur/consommateur. Il est temps d’aller à sa rencontre.

Comment engager ses fans à faire partie du produit… simple, si vous êtes un groupe de musique, faites-les participer à votre vidéo-clip.

Un bon exemple avec le groupe néerlandais C-Mon & Kypski. Pour promouvoir leur nouveau morceau, ils ont organisé un crowdsourced concept intitulé “One frame of fame“. Il s’agit d’un site sur lequel les fans peuvent voir l’avancement du clip heure par heure et participer en se filmant à l’aide de leur webcam en choisissant une scène du story board. Le but étant de uploader sa séquence pour contribuer activement au clip final.

Les médias sociaux ne sont pas un trend. Ils vont perdurer. A ce titre l’article de David Carr Why Twitter will endure est sans compromis. Nous sommes entrés dans un processus de maturation comme l’indique Brian Solis dans A new age for social marketing. Les différentes plates-formes de médias sociaux vont renforcer leur position ou fusionner. Comme pour n’importe quelle marque, les lois du marché s’appliquent: certaines disparaitront, d’autres seront nouvellement créées. L’usage des médias sociaux fait partie du quotidien pour les early adopters et la courbe d’utilisation ne cesse de croître sur Twitter. Le Tipping Point est déjà franchi pour Facebook. La brèche est ouverte. Pour preuve les statistiques des médias sociaux en Suisse publié en décembre dernier. Une certitude pour les marques et leurs agences (média, RP, de communication, etc.), il s’agit dorénavant d’intégrer dans la réflexion stratégique les plate-formes de médias sociaux. A cela deux conditions de base:

  1. La marque doit être prête à investir et soutenir son effort dans les médias sociaux. C’est aussi bien une affaire de transparence, d’écoute, de dialogue et d’engagement avec son public, sous-tendu par la philosophie et les valeurs de marque; qu’une question de moyens à mettre en oeuvre, soit le recrutement de personnel qualifié et dédié à cette tâche. Lors du récent event 2.0 Creadigital à Genève, Loïc Le Meur nous a confié que sa société occupe trois Commnity Manager à plein temps pour le monitoring online de son produit phare Seesmic. Etre sur les médias sociaux n’est pas gratuit.
  2. Renoncer à la dichotomie médias traditionnels vs nouveaux (qui ne le sont plus depuis le temps), ou ATL vs BTL. La “hiérarchie” des médias est revisitée sur la base d’un modèle organique différenciant les types de médias selon le niveau de contrôle qu’ils offrent, soit le modèle: owned – earned – paid media.

Le schéma de Forrester Research résume parfaitement l’utilisation et les rôles des différents types de médias:

  • Owned: contenu et discours directement émis par la marque (site, blog, etc.)
  • Paid: espaces publicitaires achetés (affichage, spot TV, bannières, etc.)
  • Earned: apparition de la marque de manière spontanée et gratuite. On en parle. (bouche-à-oreille, viral, etc.)

Voici un insight consommateur auto-généré au sujet de la fragmentation d’audience et des compétences multi-task de chacun. La réalité, c’est ça!

Cette page Facebook intitulée L’ordi sous les yeux, le portable à côté & la télé juste en face regroupe (à ce jour) le nombre impressionnant de 217’347 fans qui partagent la même façon d’utiliser plusieurs technologies, sans mise en situation de sondage.

La manière dont chacun consomme les flux d’informations change et va encore changer ces prochaines années. Ready?

Pour réduire leurs coûts, la plupart des compagnies aériennes facturent des services qui jusqu’alors étaient gratuits (= compris dans le prix du billet et invisibles).

Southwest Airline est une compagnie low-cost qui opère sur le territoire américain. Parmi les compagnies aériennes, elle est l’une des marques les plus rentables au monde. A l’instar des compagnies low-cost européennes comme EasyJet, Ryanair, etc. Southern Airlines ne taxe pas compulsivement chaque service à bord.

Avec une communication différenciée au ton légèrement décalé, elle a su gagner en sympathie auprès de personnes qui la choisissent chaque jour. Ici, nulle sophistication (mis à part le spot de 1972, voir ci-dessous), on ne parle pas de rêve, de destination, de largeur de siège, etc. L’accent est mis sur l’expérience en faisant sourire et en mettant le doigt sur ces écueils qui rendent les voyages pénibles… ou inoubliables.

2009. Vidéo. Sur la ligne Las Vegas – Los Angeles, vous aurez droit au Flight Attendant rappeur. Attention des passagers et bonne humeur garantis. Mais aussi un truc à raconter à ses amis. Ce n’est probablement pas comme ça sur tous les vols de la compagnies, mais cette vidéo est devenue virale en peu de temps, offrant à Southern Airlines une exposition exceptionnelle relayée sur la plupart des réseaux sociaux.

2008. Spot. La campagne capitalise sur l’insatisfaction générales des voyageurs au sujet du nombre croissant de services soumis à des taxes et redevances.

2007. Spot. Les services payants seraient-ils l’oeuvre de compagnies sadiques, avec pour seul but de cadrer les passagers afin qu’ils ne bougent pas une oreille durant le vol? A voir la Flight Attendant se délecter de sa logghorée mercantile, on dirait que oui!

1972. Spot. Un spot comme on n’en fait plus. On se croirait tout droit sorti de “2001 – L’Odyséée de l’espace”… Entre le fantasme de la Flight Attendant sexy et un cadrage outdoor sans trucage en bout de piste… pour être synchro avec le décollage de l’avion, cela a probablement exigé un certain nombre de prises.

Les flux rss ne seraient-ils plus suffisants? Alors que l’aggrégation dans Google Reader, Feedly, Netvibes, Alltop et autres constituent de puissants outils de veille, il est possible d’observer un nouveau phénomène: l’apparition d’iPhone Apps de certaines pointures avérées et largement respectées du marketing, comme canal de communication à part entière: il s’agit des iPhone Apps de Seth Godin, Simon Sinek et Brian Solis.


Brian Solis iPhone App – Télécharger sur iTunes
Catégorie: style de vie
Editeur: Mobile Roadie
Sortie: 05.01.2010


Seth Godin iPhone App – Télécharger sur iTunes
Catégorie: Actualité
Editeur: PointAbout, Inc
Sortie: 11.12.2009


Simon Sinek iPhone App – Télécharger sur iTunes
Catégorie: Economie et entreprise
Editeur: ITX Corp
Sortie: 01.12.2009

Oui on connaissait déjà les iPhone Apps des éditeurs d’actualité, et on les adore. Mais cette nouvelle tendance est-elle une usine à gaz? Je ne remets ici pas en question le contenu inspirant et pointu de l’information fournie par ces spécialistes – que j’apprécie fort d’ailleurs – mais la forme que prend la diffusion de ces informations. A part, un geste de pionnier pour l’auteur et l’assurance d’obtenir une couverture PR de premier ordre, j’y vois une redondance ultime de l’information et son corollaire: le perte de temps. J’admets toutefois qu’une telle application peut être utile au coup par coup pour les personnes qui ne suivent pas les flux d’informations rss originaux.

Cela dit, je m’imagine assez mal consulter tous les matins – et à plusieurs reprises durant la journée – chaque iPhone App de ces différents spécialistes. Pourquoi? Parce que la liste des flux d’information (tout canaux confondus) à monitorer chaque jour est déjà longue: plus de 250 blogs en flux rss, les sites de réseaux sociaux (Twitter, Linkedin, Facebook, Slideshare, Delicious, YouTube, etc.), les podcasts et videocasts, ainsi que les iPhone Apps ou web Apps d’éditeurs d’actualité comme New York Times, Le Monde, Le Temps, Rue89, Libération, Marianne, The Economist et parfois Time, BBCReader, Asahi Shinbun, 20minutes, Swissinfo… Dans ce post, je préfère omettre les autres sources d’informations diffusées sous des formes plus traditionnelles, mais que je consomme jour après jour: quotidiens, magazines, livres, programmes TV, programmes radio, films, etc.

Indéniablement, le nombre de flux ne va pas décroître ces prochaines années, au contraire. Il s’agira à l’avenir de trouver l’outil qui permette à chacun de filtrer l’information avec le moins de dommages collatéraux possibles, à savoir un outil qui permette de gérer son temps et trier qualitativement l’information récoltée. Il en existe déjà, ils sont très efficaces mais pas toujours optimaux face à la croissance de données. C’est un réel défi. Pour l’instant, je préfère monitorer les blogs (rss avec Feedly), les médias sociaux (TweetDeck ou en direct) et sites essentiels à mon à travail avec les outils qui me permettent en priorité de consulter, trier, sauvegarder et surtout partager les sources intéressantes.

Si la curiosité vous a piqué et que vous souhaitez tout même emporter partout avec vous un Seth Godin, un Simon Sinek ou un Brian Solis, alors laissez-vous tenter par leurs iPhone Apps.